Six ans déjà, d'Harlan Coben

Mon avis sur « Six ans déjà » d’Harlan Coben (chez Pocket, 347 pages)

Catégorie : thriller.Six ans déjà

Harlan Coben vous connaissez sans doute. Beaucoup de ses livres ont eu des récompenses (pas le Goncourt, ce n’est pas le genre, mais des prix de ceci ou de cela, que je ne connais pas : prix Dilys, prix Shamus, prix Anthony…)

Avec des adaptations au cinéma notamment pour « Ne le dis à personne », très bien réalisé par Guillaume Canet avec un casting de rêve : François Cluzet, Kristin Scott Thomas, Gilles Lelouche, François Berléand, Jean Rochefort, André Dussolier, Nathalie Baye.

Un excellent film.

On prend souvent « Ne le dis à personne » pour référence.

La recette d’Harlan Coben : Une énigme alambiquée qui s’invite dans une histoire d’amour, beaucoup d’action, des rebondissements inattendus, de quoi accrocher le lecteur et le spectateur (pour le film « ne le dis à personne »).

Harlan Coben brouille les pistes, se joue des apparences, nous emmène où il veut, jusqu’à la conclusion.

Mais j’ai bien peur que la recette gastronomique se perde un peu dans « six ans déjà ».

Pour tout dire, je suis resté sur ma faim.

L’Histoire :

Jake Fischer, un jeune professeur d’Université qui exerce non loin de New York, assiste impuissant au mariage de Natalie, la femme qu’il aime. Elle épouse Todd, que Jake ne connaît pas mais qu’elle dit avoir été un premier amour à qui finalement elle a cédé, laissant Jake grand perdant de l’affaire. Natalie lui fait promettre de ne plus jamais la contacter ni d’essayer de la voir. C’est radical comme rupture, plutôt inattendu, et Jake accablé va tenir sa promesse pendant six ans.

Jusqu’au jour où il apprend la mort du fameux Todd dans une rubrique nécrologique. Comme il n’a pas oublié Natalie, il va tenter de renouer, mais elle est introuvable. Tentant d’enquêter, il va découvrir qu’un inexplicable mystère entoure ce fameux mariage précipité, d’autant que Natalie reste introuvable et qu’un étrange message lui parvient anonymement : « tu avais promis »…

S’ensuit une haletante aventure faite de rebondissements, de scènes d’actions, de menaces d’un terrible duo de tueurs lancés à sa poursuite.

Dis-comme ça, c’est tout à fait intéressant.

Mais le style gâche tout.

Bien sûr, un Harlan Coben ne fait pas dans la littérature : le niveau de langue est ultra basique, beaucoup de lecteurs de polars s’en réjouissent, et ce n’est pas cela que je lui reproche. On a parfois envie de ne faire aucun effort.

Ce qui m’a dérangé, c’est que l’auteur tente de faire du héros un prof cool super sympa qui interpelle constamment le lecteur en s’exprimant à la première personne pour lui infliger un humour laborieux d’auto-dérision, dédramatisant des situations qui sont censées être tragiques ou angoissantes. Résultat : on n’y croit plus. On dirait un dessin animé avec de gros méchants dont on sait qu’ils ne réussiront pas à attraper le gentil héros.

C’est dommage pour un thriller.

Cela reste bien entendu mon point de vue. Les fans d’Harlan Coben penseront sûrement autrement.

À vous de vous faire une opinion.

Bonne journée

Jean Notary

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