L'affaire Clara Miller d'Olivier Bal

Mon avis sur « L’affaire Clara Miller » d’Olivier Bal (Pocket, 555 pages)L affaire clara miller

J’avais déjà fait une chronique sur « Méfiez-vous des Anges » d’Olivier Bal, il y a peu de temps, et je vous avais dit tout le bien que je pensais de cet auteur de polars.

J’avais donc envie de lire un deuxième livre d’Olivier Bal pour savoir s’il pouvait faire aussi bien. Et effectivement, il le peut.

Son style est original, puisqu’il écrit ses chapitres les uns après les autres à la première personne, plaçant les différents acteurs du drame en perspective d’un même évènement. Il date les interventions, les témoignages, et indique en tête de chapitre quel personnage est concerné. Cela donne plusieurs points de vue dans une action commune à tous.

La formule fonctionne ici aussi bien que dans « Méfiez-vous des Anges ». Avec une condition toutefois : il vaut mieux lire tout le livre sans longues pauses, car sinon on n’y comprend plus rien. Il faut être « dans l’ambiance ». L’auteur nous pousse et nous incite à ne pas lâcher l’ouvrage jusqu’à la fin. Et il y parvient.

L’Histoire :

Paul Green est un « petit » journaliste d’une publication secondaire (Le Globe), (ce n’est pas le Washington post). Le journal le pousse à rechercher les scandales et les scoops, surtout s’il s’agit de « people », avec son acolyte photographe, une sorte de paparazzi en quête du cliché ultime qui le rendra célèbre.

Mais Green mène aujourd’hui une enquête très personnelle sur la mort de Clara Miller, qu’il a connue et aimée à l’Université, et qui est retrouvée morte dans un lac. Il est convaincu qu’il ne s’agit pas d’un suicide ; au contraire, les circonstances sont louches et étrangement étouffées par une police locale (du New Hampshire) peu zélée et qui conclut trop vite à une mort volontaire. Déjà, cinq cadavres de jeunes femmes ont été retrouvés dans le lac, avec toujours la même conclusion, ce qui lui donne la triste réputation de « lac des suicidées ».

Or non loin de là habite, dans une demeure retirée et ultra-sécurisée, « la plus grande star du monde », Mike Stilth, Rock-star et acteur, qui vit à l’écart du monde, protégé par une armée de vigiles, avec ses deux enfants, jalousement tenus à l’écart des projecteurs. Une aubaine pour les paparazzis qui assiègent le domaine.

C’est le début d’une aventure très bien menée par l’auteur, qui nous plonge dans l’univers glauque d’un show-biz gangréné par la drogue, les excès, le sentiment de toute puissance et d’impunité.

Mais ces méga-stars ont-elles réellement les clés de leur succès ? Ont-elles la maîtrise de leur destin, malgré les apparences ? Qui tire les ficelles pour faire d’elles des « produits » qui se vendent et régente leur vie dans l’ombre ?

Olivier Bal nous emmène une fois encore aux États-Unis, entre New-York et Los Angeles, pour nous faire vivre le rêve américain… à moins qu’il ne s’agisse d’un cauchemar.

Je recommande « l’affaire Clara Miller », un excellent polar, addictif et bien construit.

Bonne journée

Jean Notary

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