Cinq siècles à rebours, critique d'un Libernaute

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Bonjour à tous,

Voici une critique fouillée, argumentée et contructive d'un "Librinaute" sur mon deuxième roman, "Cinq siècles à rebours".

Je vous invite à la découvrir.

C'est important pour un auteur d'avoir un tel retour, de la part d'un lecteur manifestement érudit et visiblement rompu à cet exercice difficile qui est celui de la critique littéraire. Je ne connais pas son identité, s'il (ou elle) est professionnel de l'édition ou amateur éclairé, dévoreur de livres.

Cela m'encourage à défendre ce roman, à le promouvoir, et à aller de l'avant. Le plus grand doute pour un auteur encore inconnu du grand public est de se demander s'il est légitime. Après cette critique, je ne me pose plus la question. J'assume.

Cinq siècles à rebours, disponible en version numérique ou en livre broché. 614 pages.

Bonne journée

Jean Notary

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Librinautes : avis sur « cinq siècles à rebours »

COMMENTAIRE SUR LE TITRE / RÉSUMÉ / COUVERTURE :

Le titre est joliment trouvé, la couverture magnifique et le résumé parfait.

MESSAGE POUR L’AUTEUR :

Le Marquis de Savignac, personnage étrange et haut en couleurs, possède un secret qu’aimerait bien découvrir un journaliste roublard et expérimenté.

Mais un crime particulièrement odieux et crapuleux, à proximité, possède d’étranges liens avec l’énigmatique aristocrate et change la donne, apportant son lot de mystère qu’un jeune stagiaire du journal local va essayer de démêler.

Ce thriller philosophique introduit des réflexions pertinentes, s’interroge sur des grands problèmes tel que la marche de la société, les questions politiques en temps de crise ou le sens plus général de la vie.

Non dénué d’une certaine intention démonstrative, à la manière de Jean Giono avec « Le hussard sur le toit » en 1951 et Angelo, jeune Colonel de Hussards piémontais révélant métaphoriquement la maladie du corps social avec le choléra, Jean Notary effectue un joli travail de profondeur dans l’intrigue, la description des personnages, les reconstitutions historiques, l’approche de la culture de la Légion étrangère, la philosophie sociale et la nature, y compris dans son élément le plus sauvage, les loups.

Ce beau pavé possède quelques faiblesses. Un premier chapitre peu encourageant, assez lent, voire empreint d’une certaine naïveté caricaturale dans les rapports humains laisse légèrement dubitatif au vu du nombre de pages restantes. Il y a également quelques longueurs, nous rappelant qu’il n’est point besoin de trop en dire, qu’il vaut mieux suggérer les choses, parfois. Ensuite, certains pourront croire que l’auteur fait l’apologie de la Légion étrangère, la meilleure armée du monde (rien que ça…), seule à même de sauver une France exsangue (rien que ça, encore…). Enfin, faut-il nécessairement revivre comme il y a cinq siècles pour retrouver une certaine dignité ? Ou tout simplement redonner un sens à notre vie, la purger de toutes faiblesses ?

Ce serait mal juger l’auteur qui parvient avec une intelligence évidente et un style peu commun à transformer ces faiblesses en force de persuasion. Il fallait une entrée en matière « légère » avant de plonger dans l’indicible, à savoir une intrigue captivante qui tient la route tout en étant subtilement dosée.

Les personnages ne sont pas caricaturaux, ils ont simplement une forte (voire très forte) personnalité. C’est intentionnel et renforce les messages, nombreux, pour installer une ambiance adéquate à l’environnement et surtout expliquer le cheminement de pensée de cette tragédie.

Comme l’a fait en son temps Théophile Gauthier avec « Le Capitaine Fracasse ». Un héros se doit d’endosser un rôle, sauf à jouer le contre-emploi de l’anti-héros. Entendez par là que plus les choses sont claires, mieux elles sont comprises. Ah ! La Légion étrangère… N’en déplaise aux éventuels détracteurs, mais je pense sincèrement qu’il y en a peu, eh bien oui, cette armée d’élite a su former d’excellents combattants, la preuve n’est plus à faire depuis 1831, et surtout possède un exceptionnel esprit de corps, une appartenance à une vraie famille et cela va remplir son rôle à merveille dans cette dystopie qui ne dit pas son nom.

La forme interpelle. Dans le genre, un roman d’anticipation souligne une littérature évoquant les réalités supposées de l’avenir. Je préfère écrire que Jean Notary nous impose de nous toiser face au miroir de la réalité. Il n’exagère d’aucune façon, appuie sur ce qui fait mal, vraiment mal, mais avec de bons arguments. A y regarder de plus près, cette introspection sociétale nous donne la nausée, et n’est pas vraiment rassurante. D’autant plus que certaines références au passé nous démontrent que l’histoire se répète, malheureusement, sans cesse, à un rythme de plus en plus effréné.

A cela, il choisit d’apporter un sens aux valeurs, aux principes, glorifie la loyauté comme le respect de l’humanité, fut-elle dans un état de pourrissement avancé, s’oriente vers une radicalité dans l’action pour éteindre un feu sans laisser la plus infime braise, exacerbe l’honneur dans son acception la plus stricte, celle d’une dignité sans concession comme ultime rempart aux délitements actuels. C’est aussi simple que cela.

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