Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, écrivain - 1732-1799
NDLR: Si Beaumarchais est surtout connu comme écrivain, savez-vous qu'il fut aussi apprenti dans l'atelier de son père, maître-horloger, artisan lui-même inventeur d'un mécanisme d'horlogerie, homme d'affaires, musicien, poète, et même... espion pour le compte du roi ? Il ne naît pas noble, et se marie avec Madeleine-Catherine Aubertin, veuve Franquet, de dix ans son aînée, qui possède une terre de Beaumarchais, nom qu'il adopte aussitôt pour se donner l'illusion de l'Aristocratie. Mais elle meurt subitement l'année d'après, ce qui vaut au jeune veuf une série de procès car il est immédiatement soupçonné. Mais la chance lui sourit, par la rencontre du financier de la Cour Joseph Pâris Duverney qui va l'introduire dans ce monde des affaires où il déploie de grands talents qui font sa fortune. Il achète alors une charge de secrétaire du roi qui lui confère la noblesse. Il obtient ensuite l'insigne faveur de devenir le professeur de harpe de Mesdames, les quatre filles de Louis XV, et par la protection du prince de Conti, Louis-François de Bourbon, il devient lieutenant général des chasses. Mais Beaumarchais sait que la faveur royale peut tourner, et se marie avec une très riche veuve, madame de Sotenville qui meurt à son tour après deux ans de mariage. Le voilà à nouveau accusé de détournement d'héritage. S'ensuit une série de procès dans lesquels son talent se heurte à la corruption des tribunaux qui lui valent la ruine et la disgrâce. Décidé à regagner la faveur royale, il se fait espion pour le compte de Louis XV, qui souhaite protéger la comtesse du Barry, sa favorite, en empêchant la publication d'un libelle (livre insultant et compromettant) dirigé contre elle, mais le roi meurt sans lui avoir témoigné sa reconnaissance et la "du Barry" est éloignée par Louis XVI. Il servira toujours comme espion le nouveau roi, cette fois pour empêcher la parution d'un pamphlet dirigé contre lui. Ses missions le conduisent à travers l'Europe, ce qui lui donne l'occasion de raconter ses aventures, comme lorsqu'il est chargé de récupérer à Londres des documents secrets détenus par le chevalier d'Éon. Son caractère aventureux et ses talents de dissimulateurs, alliés à son charisme indéniable, le poussent à s'engager dans la grande aventure de l'Indépendance américaine, où il va devenir l'intermédiaire secret d'opérations qui visent à fournir des armes aux insurgents dans le dos de l'empire britannique, avec l'appui de Louis XVI. En 1777, il s'investit dans la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, qu'il a contribué à créer, et obtient à la Révolution la reconnaissance des droits d'auteur qui transforment les écrivains de "mendiants" dépendant de mécènes en véritables industriels de l'art. D'abord apprécié des révolutionnaires, il échappe de peu à la guillotine sous la Terreur. Il se remarie pour la troisième fois avec une femme plus jeune de dix-neuf ans, qui cette fois lui survivra. Il s'exile à Hambourg puis revient en France. Il écrit ses mémoires, un chef d'œuvre, et meurt à Paris d'apoplexie à l'âge de 67 ans. Il est enterré au Père Lachaise.
Les Français aux côtés des Américains
pendant la guerre d'Indépendance américaine
"Aux vertus qu'on exige d'un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets?"
"Savez-vous que c'est fort mal d'écouter? C'est pourtant tout ce qu'il y a de mieux pour bien entendre".
"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur".
"Je commençais même à comprendre que pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir".