FRANCE

Anatole France,

critique littéraire, écrivain,

prix Nobel de Littérature en 1921 pour l'ensemble de son oeuvre.

1844 - 1924

Anatole france

 

NDLR Anatole pour l'état civil François Anatole Thibault, est issu d'un milieu modeste. Son père militaire légitimiste démissionne de l'armée en 1830 et après son mariage devient libraire à Paris. Sa librairie va se spécialiser dans des ouvrages traitant de la Révolution Française, et sera fréquentée par des écrivains et des érudits, dont les Goncourt. Anatole grandit dans cet univers de culture. Il fréquente le collège catholique Stanislas, et souffre de sa petite condition dans un milieu bourgeois. C'est un sentimental mais les femmes dont il tombe amoureux l'éconduisent. Sa notoriété grandit et il finit par se marier en 1877; mais en 1888 il s'éprend de Madame Arman de Cavaillet, qui tient un célèbre salon littéraire, pour laquelle il écrit : "Sans elle je ne ferais pas de livres", ce qui ne l'empêchera pas d'avoir de nombreuses liaisons qui le conduiront au divorce à ses torts exclusifs et aux tentatives de suicide de certaines de ses maîtresses. L'influence de sa vie sentimentale est importante dans sa carrière d'auteur, autant que son origine sociale l'est dans ses combats politiques. Il sera Dreyfusard, rendra sa légion d'honneur lorsqu'on la retirera à Zola, dénoncera le génocide arménien, écrira au début de la Grande Guerre des textes guerriers et patriotiques qu'il regrettera, pour s'engager ensuite dans la voie de la réconciliation franco-allemande en demandant une "paix d'amitié", ce qui lui vaudra insultes et menaces de mort. Il s'opposera au Traité de Versailles. Élu à l'Académie française en 1896, il refuse d'y sièger de 1900 à 1916. Ami de Jaurès, il collabore au lancement de "L'Humanité" mais va rapidement s'éloigner des communistes, dénonçant les dérives des pratiques révolutionnaires, ce qui jettera un froid dans les milieux de gauche de l'époque. En particulier dans son roman "les dieux ont soif" paru en 1912, il dépeint le portrait d'un jeune homme médiocre, faible, mais qui, gagné par l'utopie révolutionnaire,  fidèle de Robespierre et juré au Tribunal Révolutionnaire, usera sans mesure de la guillotine contre ceux qu'il estime être des obstacles, mais trahira ses principes et ses convictions en faisant condamner un innocent qu'il soupçonne d'être son rival auprès de la femme qu'il aime. On y retrouve ainsi l'empreinte de la vie même d'Anatole France, l'influence de ses amours tumultueuses et ses interrogations, ses révoltes, ses doutes politiques. À noter, ce qui n'est pas si fréquent : l'ensemble de son œuvre fit l'objet d'une condamnation papale en 1922, par la "Congrégation du Saint Office". Il est vrai qu'il avait pris position et milité pour la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905, ce que le Saint Siège avait certainement pris en considération dans sa décision vengeresse. La gauche aussi y va de sa rancune. Ainsi Aragon, après sa mort, écrit dans un article intitulé "Avez-vous déjà giflé un mort?" "Je tiens tout admirateur d'Anatole France pour un dégradé".  Il représentait même à ses yeux "l'ignominie française". Il meurt le soir du 12 octobre 1924 et le président de la Chambre des Députés, Paul Painlevé déclara : "Le niveau de l'intelligence humaine a baissé cette nuit là".

 

 

"On croit mourir pour la patrie, et on meurt pour les industriels".

 

 

"Ce que les hommes appellent civilisation, c'est l'état actuel des moeurs et ce qu'ils appellent barbarie, ce sont les états antérieurs. Les moeurs présentes, on les appellera barbares quand elles seront des moeurs passées".

 

 

"La paix universelle se réalisera un jour non parce que les hommes deviendront meilleurs (il n'est pas permis de l'espérer); mais parce qu'un nouvel ordre des choses, une science nouvelle, de nouvelles nécessités économiques leur imposeront l'état pacifique".

Sur la pierre blanche

NDLR : Voilà d'intéressantes réflexions devenues très pertinentes au regard des évènements qui les ont suivies.

 

 

 

"L'artiste qui ne voit les choses qu'en laid, n'a pas su les voir avec leurs rapports, leurs harmonies..."

opinion du critique littéraire A.France

à propos du réalisme de Zola, dans "Le Temps"

qu'il juge sévèrement, avant de se rallier à

son style et de défendre l'auteur de "La Bête humaine"

 

 

"Savoir n'est rien - dit-il un jour - imaginer est tout".

Le crime de Sylvestre Bonnard

 

"Les honnêtes femmes ne se scandalisent pas aussi facilement que les autres".

 

 

"Les fils croient à la vertu de leur mère; les filles aussi, mais moins".

 

 

"Le christianisme a beaucoup fait pour l'amour, en en faisant un péché".

 

 

 

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